Naissance :
Marilyn Monroe née Norma Jean Mortenson, mais baptisée Norman Jean Baker (en hommage à l'actrice Norma Talmadge), voit le jour le 1er juin 1926 à Los Angeles, Californie, USA. Bien que l'ex-mari de sa mère, Martin Edward Mortensen, l'ait reconnue comme sa fille légitime, elle ne sut jamais qui était son vrai père. Ce qui la marque profondément et explique son éternelle recherche d'amour paternel. Sa mère Gladys Pearl Monroe est une femme psychologiquement instable internée à plusieurs reprises. Suite à ses absences répétées Norma est placée en famille d'accueil avant d'être adoptée par une amie et ancienne collègue de sa mère, Grace Mckee. Ne pouvant plus subvenir au besoin de la jeune femme, Grace arrange son premier mariage à 16 ans avec James "Jim" Dougherty.

Premiers pas dans le show-business :
C'est par le biais de ce premier mariage qu'elle fait ses premiers pas dans le monde du show-business. Alors qu'elle travaille à l'inspection des parachutes dans l'usine de son mari, elle est remarquée par des photographes militaires. Elle se fait photographier pour la première fois en 1945 dans le cadre d'une campagne de l'armée américaine pour illustrer l'implication des femmes pendant la guerre 39-45. Son visage et son physique avantageux lui permettent très vite de sortir du lot. Elle fait alors la couverture de nombreux magazines de pin-up. Devant son succès grandissant, elle abandonne son travail à l'usine pour se consacrer au mannequinat.
A ce moment-là elle commence à s'éclaircir les cheveux et se dessine son fameux grain de beauté. Rêvant de cinéma, la jeune modèle prend des cours de théâtre en parallèle de ses séances photo. En 1946, elle est repérée par un cadre de la 20th Century Fox, Ben Lyon. Il déclare avoir trouvé "la nouvelle Jean Harlow". Pour façonner un peu plus la jeune femme, il l'incite à trouver un pseudonyme lors de la signature de son contrat avec le studio. Elle choisit Marilyn Monroe. Marilyn en référence à l'actrice Marilyn Miller et Monroe pour sa mère.
En 1947, elle apparaît pour la première fois sur cinéma dans Bagarre pour une blonde et Dangerous Years. L'année suivante elle signe un contrat de six mois, mais cette fois-ci avec la Colombia pour qui elle tourne dans le fi lm musical Les Reines du music-hall. Malheureusement, le fi lm est un échec public et critique. Son film suivant, La Pêche au trésor (Love Happy) des Marx Brothers lui permet d'être remarquée par Johnny Hyde qui devient son agent, et accessoirement, son amant.

Apparitions et seconds rôles remarqués :
Avec un agent pour l'aider, sa carrière prend un nouvel élan. Finies les figurations sans ou très peu de dialogue, l'actrice en herbe se voit propulsée au rang de second rôle. Son premier rôle marquant, elle le décroche dans Quand la ville dort de John Huston. Dans ce film noir, elle interprète Angela Phintay, une jeune femme prise au piège de criminels impitoyables. Sa performance est saluée pour sa justesse alliant timidité et beauté fatale. Le film attire le regard du public et d'Hollywood sur elle.

Le coup de projecteur que le film de Huston pose sur elle lui permet de tourner dès le début avec les plus grands. Joseph L. Mankiewicz détecte en elle un talent et la fait tourner dans son chef d'oeuvre All About Eve. Elle y interprète une jeune actrice en admirati on devant le personnage joué par Bett e Davis. Fritz Lang pense lui aussi à elle pour son thriller Le Démon s'éveille la nuit. Elle y campe Peggy, une employée de conserverie de poisson à la personnalité forte. Face à Barbara Stanwyck, elle incarne la pureté, la chasteté et la fidélité avec force. Quant à Howard Hawks, il est le premier à exploiter son potentiel comique dans Chérie, je me sens rajeunir avec Cary Grant. Ce classique de la screwball comedy (comédie loufoque) est le premier fi lm dans lequel elle apparaît en blonde platine.

Ces seconds rôles de luxe lui permettent de décrocher son premier grand rôle dans Troublez-moi ce soir. La critique n'est pas tendre, qualifiant le film de "limite" (Variety). Pourtant Marilyn se montre plus que convaincante dans le rôle de cette nourrice à la santé mentale vacillante. Néanmoins, le long métrage prouve qu'elle a désormais les épaules pour porter un film.

En 1953, Marilyn Monroe a acquis une cote de popularité digne d'une actrice hollywoodienne, mais pas celle d'une vraie star. Ce qui va très vite changer avec la sortie du film Niagara. Darryl F. Zanuck sentant le potentiel commercial de l'actrice, l'engage pour ce film noir qui raconte comment une femme essaye de faire tuer son mari pour convoler avec son amant. Pour ce seul rôle de "méchante" de sa carrière, elle apparaît en femme fatale ultime.

Mais c'est surtout dans ce film que le personnage de Marilyn Monroe inventé par Norma devient "réel". Un personnage ouvertement sexuel jouant sur son physique avec un côté ingénu, mais non dénué de malice. Petite anecdote, le réalisateur Henry Hathaway serait à l'origine du déhanché sensuel de l'actrice. Déhanché qu'elle adoptera pour le reste de sa carrière et qui renforcera sa légende.

La comédie musicale :
Marilyn Monroe Les hommes préfèrent les blondes. Ce fi lm aux allures classiques est pourtant d'une grande intelligence. Hawks choisit un genre fédérateur pour évoquer des sujets tabous. Ici, le sexe et l'argent. Le sexe avec des dialogues et situations aux sous-entendus délicieux et surtout une chanson ("Anyone here for love"), chantée par Jane Russell autour d'une piscine, célébrant l'amour frivole. Et l'argent avec le personnage joué par Marilyn, Lorelei Lee, une chanteuse de cabaret qui ne rêve que d'une chose : se trouver un homme riche pour se marier. L'actrice donne à cette croqueuse de diamants un côté attachant, notamment à travers son amitié avec le personnage joué par Jane Russell. Une amitié non factice car les deux actrices développent un lien très fort lors du tournage. C'est d'ailleurs à ses côtés qu'elle laissera ses empreintes sur le célèbre Hollywood
Boulevard de Los Angeles.

Le western :
Seul western d'Otto Preminger, Rivière sans retour reste dans les mémoires pour son duo d'acteurs : Marilyn Monroe et Robert Mitchum. Le film tourné en décors naturels tire sa splendeur des paysages, qui prennent le pas sur les personnages. Effet largement aidé par le format Cinemascope, grande nouveauté de l'époque. Marilyn, dont la collaboration avec le réalisateur fut difficile, gardera un très mauvais souvenir de ce film. Elle le qualifiera même de film de cow-boy de série.

La satire :
En 1955, elle accède au statut de légende grâce à son rôle dans Sept ans de réflexion de Billy Wilder. Elle y interprète une incarnation du fantasme masculin par excellence. Adaptation d'une pièce de Broadway à succès écrite par George Axelrod, Sept ans de réflexion est une satire cocasse sur l'animalité de l'homme, et en particulier son animalité sexuelle. Aux côtés de Axelrod, Wilder écrit un scénario à l'humour espiègle comme il en a le secret. Malheureusement, à cause du code Hays (commission de censure hollywoodienne), le récit est amputé du sujet principal de la pièce : l'adultère, un sujet totalement tabou à Hollywood. Le cinéaste arrive tout de même à livrer un film intelligent sur les comportements liés à la sexualité dans la société. Wilder s'amuse de l'érotisme au cinéma et de ses représentations. C'est pourquoi Marilyn Monroe est faite pour ce rôle. Dans les années 50 (et encore aujourd'hui), elle est un véritable sex symbol. Ce statut atteint son paroxysme avec une séquence où l'érotisme est très fortement suggéré : le levé de robe sur la bouche d'égout. Alors que Sept ans de réflexion finit d'asseoir son image d'objet sexuel, Marilyn commence à vouloir jouer des rôles plus complexes et surtout être prise plus au sérieux.

La screwball comedy
A la fi n des années 50, l'âge d'or de l'Amérique n'est plus. Le chômage grimpe et la guerre froide inquiète. Billy Wilder décide alors de revenir à la
comédie, après avoir tourné plusieurs drames et films noirs. Certains l'aiment chaud reprend son thème de prédilection : le jeu des apparences. Ici, les codes se confondent et la confusion des genres règne. Tony Curtis et Jack Lemmon forment un duo mémorable et donnent vie à leurs homologues féminins : Daphné et Joséphine. Face à eux, Marilyn Monroe en joueuse de ukulélé poussant la chansonnette nommée Sugar. L'actrice enchante par sa composition alliant timidité et sensualité. En plus de ces performances d'acteurs(rices) marquantes, Certains l'aiment chaud est un classique grâce à un scénario intelligent et bien en avance sur son temps. Ecrit par Billy Wilder et son co-scénariste I.A.L Diamond, il évoque le travestissement, la sexualité changeante, les femmes, le tout baigné par une ambiance jazzy dans laquelle le fi lm de criminel est une excuse à la comédie. A sa sorti e de 1959, le film rencontre un très grand succès public et critique et vaut à Marilyn Monroe le Golden Globe de la Meilleure actrice dans une comédie, l'une des seules récompenses de sa carrière.

Fragilité et glamour :
Grâce à ses choix éclectiques, l'actrice à marquer les esprits. Mais qu'avait-elle de plus que les autres ? Pourquoi fascinait-elle (et fascine-t-elle encore) autant ? La réponse se trouve sûrement dans ce mélange de glamour et de fragilité qu'elle laissait transparaître à l'écran. Car au delà de l'image d'une poupée Barbie insipide que certains se sont évertués à lui attribuer, on pouvait sentir chez elle une sincérité, une volonté de faire de son mieux, une timidité et un manque de confiance en soi. Repérée au début de sa carrière pour son physique et son charisme indéniable, la jeune femme se lasse des rôles superficiels qu'on lui propose. Heureusement pour elle, les cinéastes détectent rapidement la femme fragile et complexe dissimulée derrière la provocatrice. Dans Comment épouser un millionnaire de Jean Negulesco, la séductrice Pola Debevoise cache sous ses airs de vamp cache un manque de confiance en elle accentuée par sa myopie extrême. Dans Le Prince et la danseuse, elle incarne une actrice doutant de ses capacités face à un grand acteur anglais (Laurence Olivier). Mais fragilité est particulièrement visible dans trois films : Certains l'aiment chaud, Les Désaxés et le fi lm inachevé Something's got to give. Dans Certains l'aiment chaud, Sugar a tout de la bombe sexy. Mais le personnage écrit par les scénaristes est une jeune femme timide cachée derrière son physique. Une femme sensible qui noie son mal être dans l'alcool. Dans le crépusculaire Les Désaxés, sa vulnérabilité est palpable. Film maudit, victime de nombreux problèmes de production et d'acteurs, ce long métrage a été écrit par Arthur Miller en cadeau à sa femme Marilyn Monroe. Dans cet écrin conçu pour souligner son talent, l'actrice fait preuve d'une sensibilité à fleur de peau pour son rôle considéré son plus touchant. Malgré ses problèmes personnels, Marilyn se met à nu et offre la composition la plus intéressante de sa carrière. En 1962, Marilyn débute le tournage de Something's got to give. Dans le rôle de cette mère retrouvant sa famille après des années de séparation, elle prouve une dernière fois l'étendue de son talent, passant d'un tendre désespoir lors d'une scène de retrouvailles à une sensualité déconcertante à l'occasion d'une scène de piscine dénudée (la seule de sa carrière). De ce film inachevé, il ne restera que des rushs, laissant présager ce qui aurait pu être un grand rôle pour l'actrice. Brouillant souvent les limites entre la fiction et la réalité, les interprétations de Marilyn Monroe transpirent la vulnérabilité et surtout un besoin d'être aimé. Et c'est peut-être ce qui touche encore aujourd'hui.

Actors Studio :
En 1954, elle rencontre Paula Strasberg sur le tournage de La Joyeuse Parade. Elle est l'épouse de Lee Strasberg, un acteur connu pour avoir enseigné et popularisé la méthode de l'Actors Studio. Celle-ci consiste en un travail de l'acteur sur lui-même afin de trouver des émotions pour nourrir ses personnages. Désirant être prise plus au sérieux pour pouvoir incarner des rôles plus complexes, Marilyn accepte très vite de suivre les cours des Strasberg à la prestigieuse école new-yorkaise de l'Actors Studio. Cette rencontre chamboule la vie de Marilyn. Elle déménage à New York joue dans des pièces de théâtre (Anna Christie avec Maureen Stapleton) et devient très proche des époux Strasberg. Tellement proche que Paula devient sa conseillère personnelle sur ses films, ce qui provoque de nombreuses tensions avec les réalisateurs. Marilyn préférant écouter les directives de Paula plutôt que les leurs. Détestée de tous, on la surnomme le "Champignon noir" ou la "Sorcière". Cependant, grâce à cette méthode, le jeu de Marilyn évolue lui permettant de livrer des performances à vif comme dans Les Désaxés.

Amours contrariés :
La vie senti mentale de "la plus belle femme du monde" fut loin d'être simple. Privée d'amour maternel et paternel, Marilyn Monroe cherche toute sa vie à être aimée. Avec trois mariages et de nombreux amants, elle rencontre plus de déceptions que d'amour véritable.

Premier mariage (1942-1946) : James Dougherty
Mariage arrangé, cette union marque peu Marilyn. Entre la vie trop casanière et l'absence de Dougherty pendant la guerre, le divorce semble inévitable. Cependant, grâce à James elle trouve son premier travail et se fait remarquer par un photographe.

Deuxième mariage (14 janvier 1954-27 octobre 1954) : Joe DiMaggio
Légende du baseball américain, Joe DiMaggio tombe sous le charme de Marilyn dès leur première rencontre. Ils vivent une relation passionnelle, mais brève : leur mariage ne dure que quatre mois. Le caractère jaloux de DiMaggio a raison de leur amour. DiMaggio avait du mal à gérer le statut de sex symbol de Marilyn. Présent pour le tournage de la célèbre scène de la bouche d'égout dans Sept ans de réflexion, le joueur à la retraite ne supporte pas l'engouement autour de sa femme et ils divorcent peu de temps après. Il revient dans sa vie dans les années 60. C'est lui qui la fait sortir de la clinique psychiatrique dans laquelle elle se trouve à cause de sa psychanalyste à l'influence douteuse, Marianne Rie Kris. Il la transfère dans l'hôpital presbytérien de New York et il reste auprès d'elle. Le duo se rapproche de nouveau. Une date de mariage est même prévue le 8 août 1962. Mais la star s'éteint avant de pouvoir célébrer à nouveau leur union.

Troisième mariage (1956-1961) : Arthur Miller
Après une liaison d'un an, Marilyn Monroe et l'intellectuel Arthur Miller se marient le 2 juin 1956. Leur union improbable fait la une des journaux. Le comportement de Muller durant les quatre années de mariage est contradictoire : il est à la fois fasciné et dégoûté par Marilyn. Il passe d'époux aimant, la soutenant dans son travail (il la pousse à faire Certains l'aiment chaud et lui écrit le scénario des Désaxés) à un homme odieux déclarant des inepties sur elle. Malgré les efforts de Marilyn, dont sa conversion au judaïsme, le couple se sépare en 1961. Avec Arthur Miller, Marilyn pensait avoir trouvé un équilibre entre sa vie hollywoodienne et son désir de faire partie de la classe intellectuelle. Ce troisième échec marital la plonge dans un grand désarroi.

Les Kennedy :
Marilyn Monroe eut de nombreux amants (dont Yves Montand), mais celui que tout le monde connaît, et qui lui valut des ennuis, fut le président des Etats-Unis, John Fitzgerald Kennedy. Véritable homme à femmes, JFK succombe aux charmes de Marilyn lors d'une rencontre de quelques heures en 1962. Elle apparaît pour la dernière fois en public lors de l'anniversaire du chef d'Etat au Madison Square Garden. C'est à cette occasion qu'elle chante, ivre et vêtue de sa célèbre robe moulante, "Happy Birthday Mr. President". Plus tard, des rumeurs sur une possible liaison avec Robert Kennedy commencent à voir le jour sans jamais être vérifiées. Mais le mal est fait. Ces possibles liaisons entraînent les ragots les plus fous, comme une surveillance de la star par la CIA.

Image privée et publiques :
Comme beaucoup de stars hollywoodiennes, Marilyn Monroe avait une image qui lui collait à la peau, celle de la femme objet glamour et idiote. Bien qu'elle ait percé grâce à son physique, elle souhaite très vite se détacher de cette image de fille simplette et aguichante. Car Marilyn Monroe était loin d'être une idiote. Sa bibliothèque était peuplée d'auteurs classiques et autres philosophes. Portée par une éternelle soif de connaissance, elle passe la dernière parti e de sa vie à essayer de changer son image et développer sa culture. Elle déménage à New York (la ville des intellectuels), suit les cours de l'Actors Studio, se marie avec l'écrivain Arthur Miller et surtout essaye de s'éloigner des rôles de blonde idiote que ne cesse de lui proposer Hollywood. Et alors qu'elle se montre sûre d'elle voire taquine en public, en privé Marilyn redevient Norma, une femme timide, doutant de ses capacités et ayant un besoin vital d'être aimée. Certains cinéastes comme Billy Wilder et John Huston ont su capter cette vulnérabilité avec des rôles comme Sugar (Certains l'aiment chaud) et Roselyn (Les Désaxés).

Tensions avec les studios :
Marilyn Monroe est aussi connue pour ses caprices et retards sur les tournages, ainsi que ses mésententes avec ses partenaires de travail. Pendant le tournage des Hommes préfèrent les blondes, Jane Russell joue la médiatrice entre Marilyn et Howard Hawks, les deux artistes ne s'entendant pas. Même chose sur Rivière sans retour : Robert Mitchum s'interpose entre l'actrice et Otto Preminger. Et ainsi de suite. Certains acteurs refusent de tourner avec elle à cause de ses retards et de ses trous de mémoire. Sur le tournage de Certains l'aiment chaud, Tony Curti s va même jusqu'à déclarer qu'échanger un baiser de cinéma avec elle c'est "comme embrasser Hitler". Déclaration qu'il reniera par la suite. Mais c'est surtout le tournage des Désaxés qui vire au cauchemar. L'actrice accro aux médicaments en plus d'être au bord de la dépression continue de sombrer jusqu'à interrompre le tournage pendant deux semaines pour aller en cure de désintoxication. La production prend du retard et l'addiction de John Huston aux jeux n'aide pas. Marilyn est même accusée par la femme de Clark Gable d'avoir tué son mari - mort deux semaines après la fin du tournage - par ses caprices et autres retards. Ses relations avec son studio (la 20th Century Fox) sont tout aussi tumultueuses. Bien qu'heureux du potentiel commercial de Marilyn, Darryl F. Zanuck de la Fox la méprise. Il ne la considère jamais comme une vraie actrice et ne cesse de lui mettre des bâtons dans les roues. Et bien qu'elle aligne les succès au box-office, elle reste moins payée que d'autres actrices de l'époque. Mais loin d'être passive, Marilyn ne cesse de se battre contre la Fox et ses pratiques plus que douteuses à son égard. Elle est une des premières à avoir fragilisé le système totalitaire des studios de l'époque et son emprise sur ses stars.

Dépendances et problèmes de santé :
En plus de l'amour, Marilyn était dépendante aux barbituriques et autres opiacés. Ce qui fut à l'origine de ses trous de mémoire et de nombreux séjours dans des centres de désintoxication. Souvent à la limite de la dépression, l'actrice jonglait entre l'alcool et les médicaments. Ses nombreuses fausses couches renforcèrent son état et ses dépendances. De nouveaux éléments apparus récemment laissent penser qu'elle souffrait aussi d'une maladie méconnue nommée l'endométriose. Cela se manifeste sous la forme de douleurs intenses dans le bas-ventre lors du cycle menstruel et cause des dégâts irrémédiables. Cette condition l'aurait poussée à prendre très tôt des antibiotiques contribuant à son addiction.

Une mort mystérieuse :
La star meurt dans la nuit du 4 au 5 août 1962 dans sa résidence californienne. Le rapport préliminaire du médecin légiste indique un "probable suicide", le rapport final conclut à un "empoisonnement aigu aux barbituriques par overdose", mais malgré tout de nombreuses zones d'ombre sur cette nuit laisse la place à toutes les théories sur son décès. Dès 1962 la thèse de l'homicide est évoquée. Certains appuient la théorie du complot (la CIA ou le FBI l'auraient assassinée à cause de ses liens avec les Kennedy), d'autres l'erreur médicale (un lavement à l'hydrate de choral lui aurait été administré alors qu'elle avait déjà ingurgité des pilules) ou encore, plus récemment, on a dit qu' elle serait morte des suites de sa maladie, l'endométriose. Faute de preuves, les enquêteurs de l'époque mettent un terme à l'enquête sans conclure à un suicide ou un homicide. Encore aujourd'hui, sa mort reste un mystère. Marilyn Monroe est enterrée le 8 août 1962 au Westwood Village Memorial Park Cemetery de Los Angeles lors d'une cérémonie organisée par Joe DiMaggio.

Avec sa voix suave et son sens du rythme, Marilyn Monroe aurait très bien pu être une star de la chanson. Dès le film Niagara, de sa voix douce sur le morceau "Kiss", elle prouve son potentiel musical. En grande perfectionniste, Marilyn se met à travailler sa voix, sa respiration, sa tessiture, etc. Les dons de chanteuse de l'actrice seront utilisés à maintes reprises et donneront vie à des titres légendaires.

Devenue un mythe au fi l des années, Marilyn Monroe est plus représentée dans des produits à son effigie que dans la fiction. Tellement légendaire, Miss Monroe semble être presque intouchable pour Hollywood. En 1996, Tim Fywell réalise Norma Jean and Marilyn qui, comme son nom l'indique, joue sur la double personnalité de la jeune femme. Comme si Marilyn était un sujet trop dur à traiter frontalement, le petit et grand écran préfère
l'évoquer de manière détournée. Début 2000, Poppy Montgomery incarne une Marilyn fantasmée dans la mini-série Blonde. En 2011, on l'aperçoit sous les traits de Charlotte Sulivan à la télévision dans Les Kennedy. Plus tard, la série Smash relate la préparation d'une comédie musicale de Broadway sur sa légende. En France, le long métrage Poupoupidou joue de l'image que l'on a tous de la star en racontant le meurtre mystérieux d'une Marilyn de campagne. Seul film consacré à la star : My Week With Marilyn de Simon Curtis avec Michelle Williams. Le film se concentre sur une semaine du tournage du Prince et la danseuse en Angleterre et sa rencontre avec le troisième assistant réalisateur, Colin Clark (Eddie Redmayne).