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L'histoire du rock'n'roll

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Ouverture

1. Prémices et arrivée du rock'n'roll

Le rock'n'roll ? Littéralement « balance et roule ». Une musique qui assume donc son côté dansant et provocateur. Son acte de naissance ? Il est né de l'union entre musiques noires (au premier rang desquels le blues et le rhythm and blues) et musiques blanches (country and western), avec l'inclusion d'éléments en provenance du blues et du gospel.
Le rock'n'roll apparaît dans la première moitié des années 1950 aux États?Unis. Jusque dans son exécution, il demeure en « noir et blanc », avec la paternité d'artistes noirs comme Little Richard, Fats Domino ou Chuck Berry, et d'artistes blancs tels que Bill Haley, Eddie Cochran, Gene Vincent, Buddy Holly et bien sûr Elvis Presley. Mais dans ce contexte semblant a priori « égalitaire », les artistes noirs subissent longtemps une réelle censure raciste de la part d'une grande partie des médias et d'une société ségrégationniste.
On date généralement le début du rock'n'roll d'après la sortie de Rock Around the Clock, single de Bill Haley & the Comets paru en mai 1954, même si le disc-jockey Alan Freed, en 1951, avait déjà utilisé cette expression lors de ses interventions.
Émanation de la culture prolétaire, le rock'n'roll était à son origine l'expression du Sud américain défavorisé sous l'ère Eisenhower. Il provenait de cinq styles musicaux bien distincts qui se sont faufilés dans cette création des années 1954-1956 :
le rhythm and blues noir, qui s'était lancé dès 1947
le blues-dance typique de la Nouvelle-Orléans, avec Fats Domino en fer de lance
le country rock blanc de Memphis (ou rockabilly)
le rhythm and blues adapté de Chicago
le rock des groupes blancs et noirs
La caractéristique du rock'n'roll est de favoriser des pulsations marquées, des lignes de basses claires et une guitare rythmique sèche, le tout accompagnant un chanteur qui devient la vraie vedette du groupe, avec costume de scène, jeu infaillible et voix solide. Le rock'n'roll se démarque, durant ses débuts, par des reprises de rhythm and blues. Un long métrage propulse le genre en incorporant le fameux Rock Around the Clock : le film Blackboard Jungle (Graine de violence, 1955), réalisé par Richard Brooks et avec un Glenn Ford débordé par une jeunesse rebelle et revendicative.
À cette époque, le rock'n'roll représente une réaction culturelle et sociétale contre les rigueurs et le corsetage de la société américaine de l'après-guerre, coincée entre la guerre froide avec l'URSS, le maccarthysme et le puritanisme ambiant. Son symbole vivant est Elvis Presley.
Les maisons de disques tentent d'édulcorer le mouvement en proposant ensuite des chanteurs moins provocateurs comme Ricky Nelson, The Everly Brothers ou Paul Anka.
La fin des années 1950 représente le deuil ponctuel du rock'n'roll : Little Richard se met hors circuit du rock en 1957 (il réapparaîtra ensuite), Elvis part à l'armée en 1958, Buddy Holly disparaît dans un accident d'avion en 1959 et Eddie Cochran dans un accident de voiture en 1960.
Il sera alors temps pour le rock'n'roll de s'exporter ensuite en Europe, avec par exemple pour la France l'explosion du phénomène « yé-yé » (expression issue de l'anglais « yeah yeah »), annonçant les années du twist et de l'insouciance.
2. Elvis et les autres

Le rock'n'roll a investi les hit-parades dès les années 1954-55 avec Bill Haley (Rock Around the Clock) ou Fats Domino (Ain't That a Shame). En 1956, c'est Elvis Presley qui se distingue avec son Heartbreak Hotel qui se vend à plus d'un million d'exemplaires.
Le rock'n'roll est définitivement sur orbite. Les teenagers (adolescents) entrent en scène et s'imposent sur ce marché musical naissant. Jusqu'à la fin des années 1950, les hit-parades sont dominés par le rock'n'roll, qui impose ses stars, de Bill Haley à Little Richard.
Derrière ce virage énergique et vital pris par la musique américaine se cachent bien des styles. Le rhythm and blues noir accapare un large public derrière Chuck Berry (Sweet Little Sixteen). The Everly Brothers (Wake Up Little Susie) ou Buddy Holly (That'll Be the Day) s'imposent dans un style « sudiste », alors que Little Richard ou Jerry Lee Lewis impriment un style incendiaire (Long Tall Sally, Great Balls of Fire…). Dans la lignée de Presley, Gene Vincent marque les esprits avec Be-Bop-A-Lula.
Bill Haley (1925-1981)
Ses Rocket 88 et Rock this Joint le mettent sur la voie du rock'n'roll. Mais c'est bien Rock Around the Clock (1955) qui va retentir comme le premier succès probant de cet artiste américain, et l'acte de naissance du rock'n'roll.
Little Richard (1932-2020)
Il est, avec Chuck Berry, Fats Domino et Bo Diddley, l'un des premiers musiciens noirs de rock à connaître les faveurs du public blanc. Personnalité rebelle, Little Richard marque son époque par ses chansons qu'il scande en hurlant !
Carl Perkins (1932-1998)
En 1955, il possède une magnifique paire de chaussures en daim et il enregistre son premier titre rock'n'roll et son plus grand succès : Blue Suede Shoes.
Gene Vincent (1935-1971)
Il enregistre son premier single en 1956. 200 000 disques de Be-Bop-A-Lula (au départ en face B !) se vendent dès le premier mois de parution. La légende est lancée. Son style : une voix étonnante aux aigus perçants et aux basses de crooner.
Elvis Presley (1935-1977)
Surnommé « The King », il aura sur la culture musicale une influence considérable. Ce pionnier du rock'n'roll, qu'il contribue à populariser surtout aux États?Unis, est un artiste majeur du XXe siècle.
Jerry Lee Lewis (1935-2022)
Cette légende du rock'n'roll impose un style rapide et énergique, tant au piano qu'au chant, livrant des prestations scéniques électriques et n'hésitant pas à frapper le clavier avec ses poings ou ses talons. Il est surnommé « The Killer » (le tueur) !
Buddy Holly (1936-1959)
Il s'ouvre en 1954 au rockabilly et au rock'n'roll. Auteur de nombreux tubes, il meurt prématurément dans un accident d'avion. Il laisse quelques grands titres comme That'll Be the Day, Peggy Sue ou Oh Boy.
Eddie Cochran (1938-1960)
Dès le mitan des années 1950, Eddie Cochran s'essaye à des reprises de rock'n'roll. Durant sa brève carrière, il remporte des succès dans ce genre musical : C'mon Everybody, Somethin' Else, My Way et son titre posthume Three Steps to Heaven.
Chuck Berry (1955-2017)
Il est connu pour avoir eu des démêlés avec la justice tout au long de sa vie ! Ses succès sont innombrables : Maybellene (1955), Roll Over Beethoven (1956), Rock and Roll Music (1957), Johnny B. Goode (1958)…
3. La première "British Invasion" !

Vers la fin des années 1950, une série d'événements précipitent la fin de la vague rock'n'roll aux États-Unis : plusieurs figures emblématiques tirent le rideau ou décèdent, d'autres tendances musicales se développent, quelques artistes en vogue visent le long terme et s'éloignent des racines du rock, etc. Celui-ci s'attendrit quelque peu, se féminise (Wanda Jackson) et… se standardise.
De nouveaux genres naissent alors (surf music californienne, doo-wop). Mais si l'âge d'or du rock'n'roll américain s'éteint au début des années 1960, il renaît plus puissant que jamais avec d'autres visages et sur un autre continent : l'Europe.
Des tournées européennes de stars du rock'n'roll américain, la découverte du blues et du jazz en Angleterre grâce aux soldats américains de la Seconde Guerre mondiale permettent à la vieille Europe, et à l'Angleterre en particulier, de donner un second souffle à la tornade rock'n'roll. Une effervescence s'empare de Liverpool, Manchester ou Londres dès 1960. Les groupes britanniques des années 1960 dépassent leurs influences (le blues US et les premiers rockers américains comme Chuck Berry ou Bill Haley). Parfois rhythm and blues, parfois beat music (plutôt mélodique), les formations éclosent.
Le rock voit une branche s'affirmer en son sein : celle de la pop, à partir de la moitié des années 1960. La pop music met alors en avant des harmonies vocales. Les Beatles investissent les États?Unis dès les années 1963-1964. À partir de 1965, d'autres groupes s'engouffrent dans la brèche. Malgré des réactions « locales » comme avec les Beach Boys ou les Monkees, la pop américaine est à la peine, et se régénèrera par sa frange folk et psychédélique.
Les Beatles est le premier groupe « star », avec cette Beatlemania si gigantesque qu'elle pousse le groupe à cesser tout concert dès août 1966. La magie du groupe tient dans une paire d'auteurs-compositeurs de premier plan (John Lennon et Paul McCartney) et l'adjonction d'un manager efficace (Brian Epstein) et d'un producteur visionnaire (George Martin). La légende fait le reste, les drames aussi, comme l'assassinat de Lennon en 1980.
Frères ennemis des Beatles, les Rolling Stones choisissent, eux, de puiser dans le rhythm and blues américain pour s'affirmer. En apparence, tout les oppose aux Beatles : des bad boys affichant des chansons rudes, aux paroles ­subversives, mettant en avant colères et frustrations adolescentes. C'est le « Sex, Drugs and Rock'n'roll » parfaitement assumé qui leur apportera une gloire mondiale.
Le mouvement mod (pour modernist) est l'apanage de cette fierté anglaise. Né à Londres, le mod est une sorte d'art total (musique, art, vêtements, design, danse…) qui affirme l'inventivité d'une jeunesse en quête de reconnaissance. Issus des banlieues pauvres de la City, coincés entre leur amour du jazz et du blues, les jeunes mods s'identifient aux Who ou aux Kinks, qui mêlent riffs rageurs et arrangements baroques dans un déluge d'électricité.
Le dernier rejeton du rock des années 1950, c'est le blues rock, ou comment faire de bonnes soupes mélodiques « rock » dans de vieilles marmites « blues ». En Angleterre, les Yardbirds, Cream et Eric Clapton symbolisent ce courant. Aux États?Unis, c'est Creedence Clearwater Revival, Canned Heat ou Ten Years After qui marquent leur temps.
4. Contre-culture : garage, psychédélisme, folk

Dès 1964, les États-Unis commencent à déployer leurs troupes au Viêt Nam. C'est le point de départ d'un lent embrasement d'une grande partie de la jeunesse américaine qui va aboutir à la contre-culture rock. De Bob Dylan avec Masters Of War ou Blowin' In the Wind à Country Joe and the Fish dans I Feel Like I'm Fixin' to Die Rag (contre la conscription militaire en 1967), le rock, musique par essence rebelle, devient un vecteur d'expression majeur pour les voix dissidentes et les textes contestataires. C'est aussi en 1965, au festival de Newport, que Dylan troque symboliquement sa guitare acoustique contre l'électrique, comme s'il allait amplifier à la fois sa musique et son discours.
Dans cet environnement longtemps réfractaire à la British invasion qui relègue les États?Unis au rang d'aimables spectateurs avec la surf music, la soul ou les ballades soft-rock, la contestation sociale éveille un courant qui deviendra majeur : le rock psychédélique. Et ce sont les hippies qui s'en saisissent à travers de nouvelles inspirations musicales et de nouveaux dogmes idéologiques.
Le développement du rock dans les années 1960 a fini par établir une distinction entre un rock commercial, relativement uniforme, proche du quotidien, et un rock plus ferme et ambitieux, plus dur et humaniste aussi, qui véhicule idées politiques et revendications. C'est chez ces contestataires qu'on trouve des messages sociaux ou idéologiques. Les racines du mouvement sont « dylaniennes », mais la contestation et le bruit ont aussi saisi le virage des groupes « garages ».
Le style garage, bien qu'associé au rock psychédélique contemporain, se caractérise par des propos vifs accompagnés de guitares dont la sonorité distordue est produite par la pédale fuzz. Au début des années 1970, certains critiques musicaux définissent le style sous les termes de « garage punk » ou « punk des années 1960 » afin de le différencier du punk rock du milieu et de la fin des années 1970.
Le folk est l'autre volet de la contestation de la jeunesse, avec des figures mythiques comme Bob Dylan, Joan Baez, Pete Seeger ou Woody Guthrie. Plus généralement, durant les années 1960 puis 1970, de très nombreux artistes chantent leurs désaccords avec les choix des autorités en place ou de l'establishment (la classe dirigeante). Parmi les plus importants d'entre eux, les Rolling Stones (Street Fighting Man en 1968) ou John Lennon (Working Class Hero en 1970 ou Imagine en 1971) incarnent l'inspiration vers une société meilleure.
Symboles de cette contestation montante et de plus en plus affirmée : l'éclosion des grands festivals en plein air. Le rock a longtemps contenu sa fougue dans des salles plus ou moins grandes. À partir des années 1970, il va s'exiler dans les stades, pour les stars les plus connues. Cela donnera naissance à un genre particulier, le stadium rock ou arena rock, soit une forme de rock jouée dans de très vastes lieux comme des stades, souvent dans le cadre de tournées. Entre les salles et les stades, ce sont les festivals qui marquent les esprits sur la période 1967-1970, et en particulier trois d'entre eux : Monterey, Woodstock et Altamont.
5. Progressif, glam, hard, heavy metal : l'explosion

L'origine du hard rock et du heavy metal donne encore lieu à des discussions intenses et passionnées. On ne sait trop lequel est apparu en premier dans cette course à la dénomination. Toujours est-il que ce rock agressif et amplifié correspond à la saturation du son des guitares à la fin des années 1960, avec des groupes comme The Who, The Kinks, The Jeff Beck Group ou même The Beatles (Helter Skelter). Guitares électriques distordues, batterie lourde ou tonitruante, hurlements vocaux sont les caractéristiques du son « hard », dont la naissance peut être circonscrite à trois albums essentiels : Black Sabbath de Black Sabbath, Led Zeppelin III de Led Zeppelin et In Rock de Deep Purple, tous trois sortis en 1970.
À ses débuts, le heavy metal est encore largement influencé par le blues. Parmi ses fers de lance, Jimi Hendrix, Eric Clapton (et le groupe Cream) ou Led Zeppelin, dont le blues fracassant est contrebalancé par du folk acoustique et des influences celtes. Black Sabbath redéfinit alors le heavy metal en rejetant le blues pour mettre l'accent sur les puissants riffs de guitare et les parties basse/batterie, accompagnés des gémissements et éructations d'Ozzy Osbourne, le chanteur. Il y a littéralement un déchargement d'adrénaline qui se produit avec cette musique, et qui trouve son acmé dans les vastes tournées de stades et de festivals que ces groupes vont entamer dans les années 1970.
Le rock progressif, lui, toujours durant la même période charnière entre les années 1960 et 1970, envisage le rock d'une nouvelle façon en y incluant diverses influences telles que le jazz, la folk, la pop ou la musique classique. Très porté sur l'expérimentation musicale et un sens élevé de la technique instrumentale, il devient space rock avec des groupes comme Pink Floyd. Héritier du rock psychédélique, le rock progressif privilégie les morceaux longs, les ­improvisations et surtout l'absence de dogme. On assiste aussi au recours à des instruments peu courants dans le rock (synthétiseurs, flûtes, piano, cuivres, etc.) et à des structures musicales complexes qui sortent du schéma binaire à deux ou quatre temps du rock. Au niveau des textes, la recherche est tout aussi poussée, très loin des ballades pop ou rock, avec des thèmes philosophiques et/ou ésotériques. C'est aussi la grande époque des albums concept. Yes, Jethro Tull, King Crimson, Genesis, Soft Machine, Camel, Gentle Giant, le groupe Emerson,?Lake and Palmer (alias ELP), Caravan, Hawkwind ou Supertramp font partie des formations les plus connues de ce style.
Une première contre?réaction à la contestation du rock qui s'est étoffée à la fin des années 1960, se produit au début des années 1970 avec l'arrivée du glam rock. Inspiré du dandysme anglais, le glam incarne un style théâtral et subversif, apparu dans la foulée du rock progressif, mais avec des codes beaucoup plus simples. On revient au schéma de la chanson pop qui tient en trois minutes, avec des artistes aussi variés que David Bowie, Marc Bolan, Queen, Lou Reed, Roxy Music ou les New York Dolls. Ce rock à part marque aussi un retour aux valeurs traditionnelles du spectacle : théâtre, music?hall, sans lésiner sur l'effet de choc et la provocation. On joue alors sur l'image décadente de l'ambivalence sexuelle.
6. Punk, post-punk & new wave

La contre-culture née dans les années 1960 avec le mouvement hippie s'éteint au début de la décennie suivante. Mais le besoin de protester contre la société en place et de définir une identité en rupture avec l'ordre établi reste vivace. C'est dans le mouvement punk, initié par des groupes aussi divers que les Stooges, les Sonics, le MC5, que va s'inscrire cette rébellion inhérente au rock. L'orage punk éclate durant l'été 1976, et ne durera dans sa dureté et son authenticité qu'à peine un an. En 1978, on est déjà passé à sa suite…
D'un point de vue musical, le punk et son avatar le punk rock veulent en finir avec les dérives intellectuelles du type rock progressif pour revenir aux fondements du rock : l'énergie transgressive pure, l'esprit DIY (Do It Yourself, fais-le toi-même) et l'improvisation plutôt que la lente maturation. Les Sex Pistols et les Clash seront les fers de lance de cette nouvelle contre?culture. Le punk est une musique de rupture totale, sans solo, qui ne voit aucun avenir (No Future) et célèbre l'ennui total (le slogan No Fun des Stooges) d'une génération vide (Blank Generation de Richard Hell).
Pour être juste, c'est le punk américain qui a fait ses premières armes, provenant de la scène qui s'est développée autour du club new-yorkais CBGB's en 1974, quand des musiciens comme Television, Patti Smith ou les Ramones ont dépouillé le rock'n'roll pour revenir à ses trois accords de base. Le punk est aussi un look, avec cheveux coupés ras et jeans droits remplaçant les cheveux longs et les pantalons pattes d'eph des hippies.
Au début des années 1980, après le déchaînement d'agressivité du punk, un courant se développe en Grande?Bretagne : la cold wave (« vague froide ») s'approprie le minimalisme punk et son côté désespéré, mais y ajoute des instruments ­électroniques (synthétiseurs essentiellement) et abandonne toute velléité contestataire. Il s'agit toujours de se démarquer avec un look particulier et de dire que rien ne va, mais sans violence ni revendication politique. Très dépressive, la cold wave finira par engendrer la new wave, beaucoup plus hédoniste et festive.
La grande nouveauté de ces deux courants est un son nettement plus électronique, mais qui reste rock. La mode est alors au « dandysme technologique » avec des synthétiseurs qui redécouvrent aussi la dance music (le groupe britannique New Order). Les boîtes à rythmes se déchaînent et les guitares passent au second plan avant leur renaissance avec la jangle vers 1985-1986. Les boom cities – ces nouvelles métropoles britanniques en voie d'explosion comme Newcastle, Manchester, Glasgow – révèlent des groupes « héroïques », tout en clair?obscur, comme Simple Minds, Cocteau Twins, The Jesus And Mary Chain, Associates, The Waterboys, Big Country, etc. C'est une vraie vague qui gonfle encore quelques années avec les triomphes de Talking Heads, The Cure, Depeche Mode…
Les gros labels sont plus à l'aise avec les groupes de new wave : ils sont tout aussi énergiques, mais plus pop et mélodiques, et surtout plus commerciaux. Blondie, Police, The Cars ou Elvis Costello se vendront bien mieux que les premiers punk?rockers.
7. Rock & pop… indépendants !

Avec l'arrivée des musiques électroniques, de la dance, de la house, mais aussi du hardcore, du R'n'B, de la world music et du hip hop depuis les années 1980, le rock est assailli de toutes parts et en perte de vitesse. Toutefois, il reste suffisamment vivace pour que de nouveaux groupes se forment régulièrement, parmi lesquels certains obtiennent un succès planétaire dans les années 1990 sans appartenir à un courant particulier tel que le grunge ou le rock alternatif. Aux côtés des anciens qui opèrent un grand retour (Scorpions, The Rolling Stones, Aerosmith, Pink Floyd…), des groupes comme U2, Oasis, Blur, Red Hot Chili Peppers… perpétuent la tradition rock tout en la renouvelant.
À la fin des années 1980 apparaît une myriade de groupes qui ne se reconnaissent plus dans le rock « FM », cette version édulcorée, formatée, aseptisée du feu rock et sauvage qui a animé les décennies précédentes. Ces jeunes formations refusent de ne servir qu'à enrichir les majors et de brader leurs envies au nom du marketing. Ils sont produits par de petits labels indépendants, d'où le nom de ce mouvement : le rock indé (ou indie en anglais). D'abord très confidentiels, ces groupes gagnent une popularité certaine durant les années 1990. Les Pixies, The Smashing Pumpkins, Sonic Youth ou Placebo font partie de cette mouvance hétéroclite.
Les groupes de rock indé qui rencontrent le succès se heurtent à une contradiction : comment peut-on être vraiment alternatif tout en faisant des tubes ? Certains, comme Nirvana ou Green Day, réagissent en sortant des albums (In Utero ou Insomniac) dénigrant leur célébrité. D'autres, comme Red Hot Chili Peppers ou U2, changent plus volontiers de camp. Les seconds utilisent d'ailleurs leur renommée pour défendre les causes leur tenant à cœur.
Certains se sont étonnés du succès spectaculaire de Nirvana au début des années 1990, mais ce n'est que le résultat logique du développement de la scène indépendante ayant émergé dans les années 1980. Nourris par l'énergie iconoclaste du punk des années 1970, rejetant tout esprit commercial, les groupes indés entendent créer un style plus singulier, plus personnel, comme une alternative au mainstream. Promus par un réseau de fanzines, labels et radios universitaires, ces groupes jouent aussi bien dans des clubs que dans des lieux « alternatifs » comme les galeries d'art ou les entrepôts.
En Grande?Bretagne, The Smiths décollent alors qu'ils sont produits par un label indépendant. À l'inverse, Hüsker Dü et The Replacements, signés chez une major, sont des échecs commerciaux. Aux États?Unis, REM, Jane's Addiction ou Sonic Youth ouvrent la voie à l'explosion grunge des années 1990 qui voit triompher Nirvana, Pearl Jam et Soundgarden. Leur réussite ouvre de nouvelles portes, les majors se montrant désormais moins méfiantes à l'égard du rock alternatif. Green Day, Radiohead, Beck et bien d'autres rencontrent le succès. Après le déclin post-grunge, l'esprit du rock se perpétue à travers des groupes comme The White Stripes, Arctic Monkeys, The Hives ou The Vines.
8. Big beat, brit pop et grunge

Techno, rock lourd et pop-rock : ces trois courants (big beat, grunge et brit-pop) symbolisent les dernières vraies créations musicales du rock, dans les années 1990. Passé l'an 2000, le recyclage (souvent brillant) fera office de création.
Le big beat
La techno ayant certaines limites scéniques (des DJ derrière des consoles) et musicales (accumulation de « couches » de sons), il est temps, au milieu des années 1990, de dynamiser la scène en raccourcissant le format et les compositions (autour de 3 ou 4 minutes) et en injectant quelques riffs de rock. Le big beat devient ainsi ce courant de la techno (nommé aussi techno rock) qui mélange rythmique techno lourde, riffs de guitare, grosse basse et parfois montées acides. Les apôtres du genre en sont alors The Prodigy, Fatboy Slim, The Chemical Brothers ou Underworld. Le big beat est aussi calibré pour les dance floors (les pistes de danse) des métropoles des grandes villes occidentales.
Le grunge
La ville de naissance du grunge est Seattle, au Nord-Ouest des États?Unis, à la fin des années 1980. Des groupes ont indéniablement influencé l'éclosion du mouvement : ceux issus du punk américain (The Stooges, Iggy Pop, MC5…) ainsi qu'une poignée de « symboles » du rock indé US tels Sonic Youth, Black Flag, Fugazi, Hüsker Dü, Minutemen… Certains artistes « mythiques » représentent aussi un modèle pour cette jeunesse grunge : les vétérans de Led Zeppelin ou Black Sabbath, la vieillesse sage de Neil Young, ou même le sens mélodique des Beatles. Le grunge a donc sa ville de naissance, mais aussi son label, Sub Pop, sur lequel ont signé Soundgarden, Mudhoney, Afghan Whigs et bien sûr Nirvana. C'est par cette formation que le grunge connaît une renommée mondiale, et qu'un certain rock dit « indépendant » rencontre enfin son heure de gloire, y compris sur les grands médias. Le deuxième album du groupe, Nevermind, sorti à l'automne 1991, s'écoule ainsi à plusieurs millions d'exemplaires.
Paradoxalement, à partir de cette année 1991, le grunge commence à connaître une crise de croissance. Les majors signent à tour de bras des formations pas toujours authentiques ni pertinentes. Le grunge, musique foncièrement indépendante, rebelle et incorruptible, perd sa raison d'être, avant de quasiment disparaître avec la fin des années 1990.
La brit pop
Après la première British Invasion (The Beatles, The Rolling Stones, The Kinks, The Who), puis la seconde (la new wave des années 1980), la brit pop est donc la troisième British Invasion. Elle renaît autour de la rivalité Oasis/Blur et de la vague « fast pop » de Cast, Menswear, Ash, Northern Uproar ou Supergrass, ou même la pop disco un peu déviante de Pulp. Entre 1994 et 1997, une foule de groupes émergent qui veulent renouer avec les racines du rock des années 1960 et 1970, de la pop au glam. Ces jeunes veulent retourner au son des guitares et aux mélodies. Quatre groupes se distinguent durant cette vague : Supergrass, Suede, Oasis et Blur. Ce sont surtout ces deux derniers qui défrayent la chronique par leur « combat » pour obtenir la suprématie de ce mouvement musical, avec derrière un enjeu social : Oasis représente la classe ouvrière du Nord, tandis que Blur a les faveurs de la classe moyenne du Sud de l'Angleterre.
9. Renaissances et revivals

Depuis l'arrivée fracassante du rock dans les années 1950, chaque décennie, chaque génération a eu ses genres musicaux. Mais aucun nouveau style musical important n'est apparu dans les musiques populaires occidentales de 2000 à 2010.
Si le rock réapparaît bien au début des années 2000 avec The Strokes, The White Stripes, Interpol, The Libertines et autres Franz Ferdinand, force est de constater qu'on est bien sur du revival, de la renaissance de sons qu'on a déjà connus (power pop, post?punk, new wave, classic rock, etc.).
Les années 2000 sont heureusement d'une richesse incroyable, quantitativement, en termes de groupes à guitares. Le trait commun est donc à rechercher dans le recyclage des grands mouvements de la pop d'outre?Manche : mods, ska, britpop, punk, post?punk, glam, etc. Il s'agit ici de s'inscrire dans un patrimoine britannique fantasmé.
De très grands albums sortent et d'innombrables artistes trouvent leur place dans le cœur de fans toujours accrochés à des formes plus ou moins élaborées de rock : Arcade Fire, The Libertines, Arctic Monkeys, MGMT, Radiohead, The National, Interpol, Bloc Party, The Hives, Black Lips, The Black Keys, The Kills, Yeah Yeah Yeahs, The War on Drugs, TV On The Radio, Phoenix, Vampire Weekend, The Shins, Franz Ferdinand, The Killers…
On constate cependant que la génération des années 2000 n'aura pas eu "sa" musique, c'est-à-dire un nouveau genre musical qui lui appartienne exclusivement. Une raison pour expliquer cette absence d'originalité : la nostalgie encouragée par l'Internet. Du rock 60's, 70's, 80's, on en entend beaucoup dans les années 2000… et beaucoup sur Internet. Pas besoin pour cela d'aller dépoussiérer ses vieux disques, il suffit d'écouter les nouveaux groupes. Beaucoup de recyclage (parfois très réussi), de regards tournés vers le passé, de vénération des "grands anciens". Or, pour être vraiment créatif, il faut aimer et connaître l'art qu'on pratique, avoir des références… mais aussi savoir à un moment donné s'affirmer, oublier ses modèles, couper le cordon. Ce que ne savent malheureusement pas vraiment faire les groupes des années 2000.
Le rock semble frappé par cette malédiction. À l'heure du MP3, il tourne en boucle comme sur une bonne vieille cassette. Résurrection des Beach Boys, rétrospective Bob Dylan, rééditions en masse (le L.A. Woman des Doors par exemple), formation de tribute bands (groupes hommage) à Led Zeppelin, Pink Floyd ou Genesis… Bienvenue dans l'ère de la Rétromania, pour reprendre le titre du livre du journaliste anglais Simon Reynolds, dont la thèse se résume ainsi : les années 2000 sont une recomposition des décennies précédentes. The White Stripes, The Black Keys, The Libertines, Arcade Fire, Queens Of The Stone Age, The Strokes, Arctic Monkeys, Linkin Park et Amy Winehouse ont, certes, ajouté de beaux chapitres à l'histoire du rock et de la soul, mais ils sont écrits sur papier recyclé.
10. Le rock est partout

Dans les années 2010, le phénomène du home studio (studio d'enregistrement aménagé chez soi) s'amplifie, apportant une touche contradictoire à l'identité du rock : jamais on n'a autant fait de musique rock et jamais autant d'artistes rock ne se sont développés que durant cette décennie. Mais jamais aussi la concurrence entre groupes et artistes rock ne s'est développée à ce point, entraînant une sorte de fracturation et de dispersion maximale des talents et de leurs ventes…
Parallèlement, on constate que les plus grosses ventes d'albums sont toujours tenues par des artistes en provenance des décennies précédentes… Il en est ainsi des festivals, où ce sont souvent des artistes et groupes « historiques » qui tiennent l'affiche. De manière globale, on cherche encore un âge d'or (années 1960-1970) pour ramener des sonorités de cette époque.
De nouveaux artistes de courants variés se distinguent :
Garage rock : Wavves, Fidlar, The Limiñanas, Ty Segall tirent leur épingle du jeu avec un rock énergique et parfois bien identifiable.
Rock inventif et pléthorique avec King Gizzard & The Lizard Wizard, qui réussit l'exploit de sortir un à deux albums par an durant cette décennie !
Tame Impala et son leader Kevin Parker. En matière de psychédélisme, c'est un référent.
Greta Van Fleet, Airbourne et Wolfmother ont eu à défendre leur réputation contre des accusations de plagiat ou de copie (Led Zep, AC/DC…), mais en matière de rock lourd, ce sont de bonnes signatures.
Après The White Stripes ou The Black Keys, l'ère des duos n'est pas tarie, avec Royal Blood et leur formule ­basse-batterie percutante.
Du côté art rock, en termes d'expérimentations, relevons Everything Everything, St. Vincent ou Foals.
Le djent, sous-genre du metal, prend ses marques avec Animals as Leaders, Polyphia ou Erra, de même que Ghost dans un registre de rock old school.
Sans doute plus important encore que tous ces genres et sous-genres qui appartiennent au rock : le rock lui-même se métisse avec d'autres genres (soul, hip hop, world, jazz…). Il était temps, car le constat est sans appel : au cours des années 2010, la musique rock connaît une vraie baisse de popularité dans le monde occidental. En 2017, le hip hop le dépasse en tant que genre musical le plus consommé aux États?Unis. La baisse de popularité du rock va de pair avec l'engouement grandissant pour l'electro-dance et le hip hop, la montée du streaming et l'avènement de certaines technologies.
Des critiques comparent l'état du rock durant cette période à celui du jazz au début des années 1980 : « ralentissant et regardant en arrière ». Ils suggèrent toutefois que cette diminution de popularité pourrait en fait profiter au genre en attirant des étrangers ayant « quelque chose à prouver et rien à gagner ». Tout espoir est donc permis. Pour preuve, malgré ce déclin, certains groupes de rock continuent à remporter un succès grand public dans les années 2010 et 2020. C'est le cas de Tool, Fall Out Boy, Greta Van Fleet, Panic! at the Disco, Twenty One Pilots, Walk the Moon, The Black Keys, Avenged Sevenfold, Foo Fighters…
11. Rock made in France : premières décennies

L'histoire du rock français est similaire à celle du rock outre?Atlantique et outre?Manche : après l'âge des pionniers dès le milieu des années 1950 avec Boris Vian, Henri Salvador, Line Renaud, Danyel Gérard, qui introduisent quelques chansons connotées rock, vient ensuite un premier âge d'or au début des années 1960 avec Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Dick Rivers, Dany Logan, Vic Laurens, Vince Taylor, puis une évolution est portée par quelques artistes influencés par la pop : Serge Gainsbourg, Michel Polnareff, Jacques Dutronc, Nino Ferrer…
Le 21 juin 1956, sous le pseudonyme d'Henry Cording, Henri Salvador enregistre un disque de rock parodique, sur des paroles de Boris Vian et des musiques de Michel Legrand et Alain Goraguer. Dans le même temps, depuis 1957 au Golf Drouot (premier lieu du rock'n'roll à Paris) et sous l'impulsion de son fondateur Henri Leproux, d'autres chanteurs français s'essaient au rock'n'roll : Danny Boy, Johnny Hallyday, Eddy Mitchell et Les Chaussettes Noires, Jacques Dutronc…
Au début des années 1960, Johnny Hallyday est la première vraie vedette du rock en France. Le 24 février 1961, au Palais des sports de Paris, a lieu le premier festival international de rock'n'roll. Eddy Mitchell et Les Chaussettes Noires, premier groupe de rock en France, y font leurs débuts.
1964 voit disparaître les deux groupes emblématiques de cette période : Les Chats Sauvages et Les Chaussettes noires. C'est aussi l'année où Johnny Hallyday fait son service militaire. À son retour en août 1965, plus rien n'est tout à fait pareil. L'engouement pour le rock'n'roll marque le pas.
À l'instar de Serge Gainsbourg, à partir de 1966, Jacques Dutronc, Antoine et Michel Polnareff s'imposent avec un répertoire original plus influencé par la pop anglaise que par le rock américain.
Au début des années 1970, de nouveaux groupes francophones apparaissent, dont le plus connu en France est Martin Circus. Durant cette période, des artistes comme Catherine Ribeiro, Bernard Lavilliers, Véronique Sanson, Catherine Lara flirtent avec le rock sans franchir totalement le pas.
Léo Ferré s'adjoint en 1970, le temps de deux albums, les services du groupe pop Zoo. En 1970, Gérard Manset écrit La Mort d'Orion, premier album?concept en France. Serge Gainsbourg introduit le phrasé français dans divers styles avec ses trois albums-concept : Rock Around the Bunker (rock'n'roll), L'Homme à tête de chou (psychédélique) et Aux armes (reggae). Jacques Higelin produit un rock de banlieue simple et décapant avec son album BBH 75 en 1974. Dans les mêmes années, Triangle, Ange, Magma sont les représentants français du rock progressif.
Les choses changent à partir de 1977 : le punk et la new wave arrivent en France. La variété et les artistes du passé sont soudain « ringardisés ».
Le groupe Bijou marque le retour du rock chanté en français et ouvre le chemin à Lili Drop, Téléphone, se démarquant de Little Bob Story, Shakin' Street, Dogs ou Ganafoul qui chantent en anglais. Le mouvement prend de l'ampleur dans les années suivantes et les temps forts seront les festivals punk de Mont-de-Marsan et celui de la « French Connection » à Lyon, première scène française d'importance avant la scène rock et new wave rennaise qui se développera au début des années 1980.
12. Rock made in France

Au début des années 1980, l'alternance politique accompagne l'irruption d'une culture « branchée ». Les radios libres deviennent légales. À Paris, c'est l'époque des grandes heures du Gibus ou du Rose Bonbon, clubs qui accueillent des groupes en direct. Des labels indépendants français font leur apparition, comme New Rose Records, Ze Records, Réflexes ou Sordide Sentimental. De nombreux fanzines rock apparaissent. À la suite de l'émission Chorus d'Antoine de Caunes, la télévision s'ouvre au rock, notamment grâce aux Enfants du rock.
Téléphone, Trust, Warning, Bijou, Starshooter, 12°5, Stocks sont alors les formations les plus populaires d'une nouvelle génération rock français. Mais seul le succès de Téléphone sera phénoménal et marquera la décennie 1976-1986 avec six millions d'albums vendus. Des groupes mythiques comme Dogs, Taxi Girl, Marquis de Sade ou Kas Product, sont remarqués par la critique et une partie du public mais souffrent de visibilité médiatique. Jean-Patrick Capdevielle apporte une poésie teintée de politique, notamment avec Quand t'es dans le désert, tandis qu'Alain Bashung cartonne avec sa Gaby.
Vers le milieu des années 1980, une nouvelle scène alternative française apparaît, menée par des groupes punks comme Bérurier Noir, OTH, Les Garçons Bouchers ou Ludwig von 88.
Les années 1990 voient le succès grandissant du rock alternatif, grâce aux labels Bondage Records ou Boucherie Productions, représentant Les Tétines Noires (LTNO), Mano Negra, Pigalle, Roadrunners, Les Wampas… Mêlant les racines rock à des influences multiples (musique espagnole, maghrébine, gitane, chanson réaliste…), Les Négresses Vertes, Les Innocents ou Les Rita Mitsouko se professionnalisent. Noir Désir propose des textes plus fouillés. À la fin des années 1990, la musique électronique rencontre du succès dans les pays anglo-saxons. Une « French Touch » est attribuée à Air ou Daft Punk. Manu Chao (Mano Negra) poursuit son parcours en solitaire et renforce les influences latino-américaines. Sinsemilia devient le fer de lance du reggae francophone.
Au début des années 2000, Eiffel associe à des textes poétiques une musicalité pop rock inspirée entre autres des Pixies et de Blur. Mickey 3D crée un folk rock engagé évoquant des préoccupations écologiques. Louise Attaque introduit le violon dans le paysage rock français et Superbus s'inspire de la power pop de No Doubt. Indochine fait un grand retour en 2002 après un passage à vide dans les années 1990 et devient le groupe français le plus vendeur de la décennie. En 2001, 2002 et 2004, Luke, Kaolin et Deportivo rencontrent beaucoup de succès. Camille cherche à repousser les frontières de sa voix, tandis que Nosfell s'invente un « folk vénusien » !
La deuxième moitié des années 2000 voit l'émergence d'une nouvelle scène rock française avec BB Brunes ou Les Plastiscines. De nouveaux groupes electro apparaissent, dont Shaka Ponk, Pony Pony Run Run, Skip the Use ou Team Ghost.
Les années 2010 voient la confirmation du succès de l’electro française avec Justice, C2C, Kavinsky ou Breakbot. En rock, Phoenix prend les devants. Une scène rock underground assez riche et diversifiée voit le jour avec des groupes tels que J.C. Satàn, Frustration, Fuzzy Vox ou Les Grys Grys.

Présentation : Le rock'n'roll ? Littéralement "balance et roule". Une musique qui assume donc son côté dansant et provocateur. Le rock'n'roll apparaît dans la première moitié des années 1950 aux États-Unis. Cette musique issue de la culture prolétaire est caractérisée par des pulsations marquées, des lignes de basses claires et une guitare rythmique sèche, le tout accompagnant un chanteur qui devient la vraie vedette du groupe, avec costume de scène, jeu infaillible et voix solide. Au fil des décennies, il va évoluer, traverser l'Atlantique, la Manche, être influencé, donner lieu à plusieurs sous-genres musicaux du rock, avoir de nombreuses stars. Cette exposition vous propose de découvrir l'histoire et l'évolution du rock'n'roll, sa naissance à aujourd'hui.

Informations pratiques : Cette exposition compte 13 panneaux rigides et légers de 60x105 cm (dont un panneau d'ouverture), qui feront découvrir à vos visiteurs la naissance et l'évolution du rock à travers des textes et des illustrations.

Questions et réservation : Contactez-nous pour tout renseignement complémentaire et cliquez sur le bouton ci-dessous pour réserver l'exposition !

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Sommaire

Ouverture
1. Prémices et arrivée du rock'n'roll
2. Elvis et les autres
3. La première "British Invasion" !
4. Contre-culture : garage, psychédélisme, folk
5. Progressif, glam, hard, heavy metal : l'explosion
6. Punk, post-punk & new wave
7. Rock & pop… indépendants !
8. Big beat, brit pop et grunge
9. Renaissances et revivals
10. Le rock est partout
11. Rock made in France : premières décennies
12. Rock made in France

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