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« Hyères (1965 – 1983) est, pour la plupart des cinéphiles et du public qui y a eu la chance d’y assister, un festival mythique qui a révélé un nombre incroyable de jeunes cinéastes qui ont, par la suite, réalisé des oeuvres majeures. Me pencher sur cette « mythologie », c’est bien entendu parler de cinéma mais aussi m’interroger sur ce qu’a été et continue d’être le « Jeune Cinéma » : ses moyens de production, ses circuits de diffusion, ses difficultés à accéder au public, etc. Autant de questions qui agitent encore aujourd’hui – je dirais même plus que jamais en ces temps de pandémie – notre cinéma, notre capacité de distraire, d’émouvoir et de questionner d’une génération. C’est aussi reconstituer l’archéologie d’une cinématographie aux multiples soubresauts, errements ou réussites lumineuses, pour savoir et reconnaître d’où l’on vient, quel héritage assumer et même en analyser les échecs. C’est, enfin, s’immerger dans une histoire collective extraordinaire. Et puis, un festival, c’est un film en soi, avec sa dramaturgie (de la grandeur à la décadence), ses personnages antagonistes (sélectionneurs, cinéastes, public, journalistes), ses scènes comiques ou dramatiques. Bref, Jeune Cinéma raconte une histoire riche d’humanité tout en essayant de s’interroger sur ce que peut le cinéma et son « éternelle » jeunesse »... - Yves-Marie Mahé